Contrairement à Final Fantasy VII et
VIII, ce neuvième volet prend ses racines au cœur du monde qui entourait les tous premiers volets de la saga. On
n'évolue plus donc dans un univers à tendance futuriste et réaliste, mais dans un univers tourné vers
l'héroic-fantasy, peuplé de magiciens et de guerriers. Pour bien marquer ce changement, Square a habilement changé le
look des personnages. Ils ne sont plus ultra réalistes, mais à nouveau en SD (comprenez "Super Deformed")
c'est-à-dire avec une tête démesurée par rapport à un petit corps. Un autre gros changement concerne les personnages
: ils ne sont pas tous humains ! Nous découvrons donc des humanoïdes dont le héros, Djidane, un humain avec une queue
de singe, mais aussi d'autres espèces bien particulières : les hommes dragons, les hommes lézards, les marionnettes
magiciennes... venant d'autant de peuples différents.
Avant d'aller plus loin, parlons brièvement des héros de ce 9ème opus : le héros principal (même s'il n'y a pas vraiment de personnage se détachant du groupe dans FF9), Djidane, est un brigand au grand cœur, rejoint rapidement par une jeune princesse, Grenat. Vient ensuite Steiner, garde royal ayant juré fidélité à la princesse, qui la suivra, bon gré, mal gré, dans ses périples. Bibi, quant à lui, est un mystérieux petit mage noir qui semble avoir perdu la mémoire... Il vous faudra donc l'aider à découvrir son passé et ses origines. Eiko, une drôle de jeune fille à l'apparence féline, se trouve être une invocatrice, tout comme Grenat. Elle mettra un peu de piment dans le groupe. Autre personnage plutôt étrange, Kweena, qui ne pense qu'à manger et a une curieuse lubie pour les grenouilles (!). Viennent enfin Freyja, une femelle dragoon, et Tarask, un homme lézard, qui sont tous deux d'excellents guerriers et qui vous aideront dans votre longue aventure.
Ce qui frappe le joueur dès le coup
d'envoi, c'est la qualité exceptionnelle des cinématiques. Elles sont belles à mourir, en plein écran, et surtout
d'une qualité inégalée pour l'époque. Inutile de chercher des défauts, il n'y en a pas ! Et ce qu'il y a de plus
fantastique, c'est qu'elles se fondent magnifiquement au jeu : vous avancez, et d'un coup franc, sans écran noir ni
chargement, une cinématique démarre. Autre point marquant : le nombre incroyable d'interactions possibles avec le
monde environnant. Dès que votre personnage se trouve à un coin du terrain où il faut réaliser une action, une petite
bulle apparaît au-dessus de sa tête. Ce système vous permet de trouver des coffres cachés dans le décor, mais aussi
de savoir si les éléments du décor que vous côtoyez sont utilisables, ou simplement là pour faire joli.
Lorsque le jeu débute, on est
rapidement confronté aux changements de gameplay que propose Final Fantasy IX, surtout durant les combats. Oubliez
les Matérias de FFVII (sniff) et le système de capture de magie de FFVIII assez rébarbatif (Youpiiii !!) pour revenir
aux bases plus classiques qui ont fait leurs preuves dans le monde du jeu de rôle.
D'abord, les personnages de Final Fantasy IX ont des aptitudes bien spécifiques à leur classe (guerrier, mage noir, blanc ou bleu, voleur...). Certaines correspondent à des mouvements particuliers : Djidane peut détrousser ses ennemis à coups de passements de jambes, Freyja peut bondir hors de l'écran afin de fondre au tour suivant sur l'ennemi, Tarask peut jeter des objets, et Kweena est capable de dévorer ses adversaires, pour ainsi apprendre leurs talents. Ces aptitudes n'engendrent aucune contrainte, et il suffit de les sélectionner pour les utiliser.
Ensuite, viennent les magies. Parmi elles, on trouve la magie noire (magie d'attaque) et la magie blanche (magie de protection et de guérison). Les sorts sont attribués en fonction de l'équipement du personnage. Quant à Grenat et Eiko, elles peuvent invoquer des êtres surnaturels que l'on appellera "Chimères" dans cet opus (l'équivalent des Matérias rouges de FFVII et des G-Forces de FVIII). Pour invoquer l'un de ces monstres, il faut que le personnage soit équipé d'un type particulier de pierre précieuse (par exemple, le Rubis invoquera Carbuncle). Bien entendu, chaque invocation consomme des points de mana.
Les pouvoirs spéciaux apparaissent lorsque deux personnages précis du groupe sont au combat. Par exemple, si Steiner et Bibi sont ensemble, Steiner pourra utiliser son épée pour lancer des attaques combo grâce à la magie de Bibi. C'est une idée très intéressante, qui oblige à bien réfléchir aux persos que vous choisissez dans votre groupe. Notez enfin l'apparition d'une nouvelle jauge qui se remplit lorsque vos personnages se font toucher, et qui, une fois pleine, les fait entrer dans un état de transe, ce qui les rend plus puissants pendant quelques tours.
Vous l'aurez sûrement compris, les
différents objets dont vous équipez vos personnages influent beaucoup sur leurs pouvoirs. Ils permettent bien sûr aux
invocatrices d'utiliser leurs pouvoirs, mais cela va beaucoup plus loin. En effet, chaque objet (que ce soit une
arme, une pièce d'armure ou un accessoire) possède des compétences. Contrairement aux magies, les compétences
s'utilisent passivement : une fois activées, elles fonctionnent tout le temps, sans que vous ayez quoi que ce soit à
faire de plus. Parmi les différentes compétences existantes, certaines rendent vos personnages plus puissants contre
un certain type de monstre, d'autres vous procurent une invulnérabilité contre le poison, la folie, certaines magies
élémentales... Certaines augmentent les points d'expérience, de magie, de vigueur, etc... et enfin, quelques-unes
vous procurent des pouvoirs (régénération, réflexion des sorts...). Pour activer une compétence, il faut les
sélectionner dans le menu prévu à cet effet. Mais il y a une restriction : chaque compétence enclenchée requiert des
points de compétence, et comme chaque personnage a un nombre de points prédéterminé, vous ne pouvez pas toutes les
enclencher en même temps ! Mais le véritable secret de ce système de combat, c'est que lorsqu'un personnage gagne des
points d'expérience, les sorts, invocations ou compétences rattachés à son équipement en gagnent également. Et
lorsque ces aptitudes atteignent leur niveau maximal, le personnage les apprend réellement et n'a, alors, plus besoin
de l'équipement pour utiliser ses compétences. C'est donc l'équipement qu'il porte qui lui permet d'apprendre de
nouveaux sorts ou de nouvelles techniques, et c'est vous qui déterminez ces derniers.
Une chose est sûre, Final Fantasy IX reste fidèle aux premiers volets. Il reprend la plupart des innovations qui sont apparues au fil du temps, et l'on retrouve en vrac un scénario en acier trempé, des secrets et bonus à gogo, des Chocobos et des Moogles très présents ; sans oublier un univers toujours aussi gigantesque, les boss, les monstres et le jeu de cartes (comme dans FFVIII, mais avec de nouvelles règles) ... A propos du scénario, la dernière innovation de ce FFIX est l'apparition des "Active Time Event". C'est quoi cette bestiole ?? Eh bien, ce sont de petites scènes qui apparaissent ça et là, en général lorsque votre groupe est dispersé, et qui vous permettent de voir ce que font vos amis. En général, elles sont obligatoires et éclaircissent des points obscurs du scénario. Certaines sont optionnelles et révèlent d'autres mystères...
Seul regret : le jeu est un peu trop
facile, du moins au début. On parcourt les deux premiers CD sans difficulté. Ce n'est qu'ensuite que le jeu dévoile
sa grandeur : Chocobos, jeu de cartes, autres secrets et quêtes secondaires sont au rendez-vous, et c'est alors le
véritable visage de Final Fantasy IX qui se révèle. Final Fantasy 9 sera le dernier épisode de la série à sortir sur
la PlayStation première du nom, et sans aucun doute le tout dernier grand hit de cette console, ce qui lui offrira
ainsi une fin glorieuse et mémorable. En résumé, avec Final Fantasy IX, Square essaye de faire d'une pierre deux
coups : récupérer les fans de la première génération de Final Fantasy, lassés par le côté linéaire et trop futuriste
des scénarios de FF7 et FF8, et conserver le public acquis par ces deux derniers épisodes en gardant les évolutions
graphiques de la PlayStation...